MON PREMIER LIVRE! “LE POUVOIR DE l’AUBE”.

Mon premier livre ! "Le pouvoir de l'aube"

Hier, j’ai “achevé” le premier ouvrage de ma vie. Certes, il m’est arrivé d’accomplir quelque ouvrage. “Par contre”, je n’avais jamais commis de livre. J’en riais plus ou moins en racontant l’histoire vécue aux Nouvelles Littéraires où l’esprit critique de mon ami Pierre Enckell, homme rugueux et bon, au facies de viking norvégien, abîmé par l’état d’esprit de Paris, genre Chet Baker sur le tard, s’était traduit un jour par un bel édito où il disait sa lassitude de recevoir des livres “qui n’en étaient pas”, des pots-pourris, des livres de commande écrits par des nègres pour des gens qui trouvaient chic d’ajouter à leur Cv la ligne écrivain ou parce qu’une étude marketing montrait qu’il manquait un bouquin sur le marché sur tel ou tel sujet.

Bref, ces livres-là, Pierre s’était ouvertement promis, à lui et aux lecteurs, de les appeler désormais des “LAVRES”.

Tant et si bien que la semaine suivante le journal publiait, sous la plume de Pierre, la critique d’un livre. Oh, la nodule fut succincte.

Titre du livre, nom de l’auteur, nom de l’éditeur, nombre de pages, et prix. Ah non, la critique elle-même, cinglante, tenait en quatre mots..” CECI EST UN LAVRE!”..

Humpf: toute ma vie, j’ai craint de commettre un LAVRE moi aussi. La peur, quoi!

D’autant que gamin, en grandissant, j’étais un peu cerné par les bouquins: ceux de mes parents, écrits par eux: ” CHARLES DE FOUCAULD ou la FRATERNITÉ”, “JUSTICE POUR LE MAROC”, “OFFICIERS LIBRES EN ALGÉRIE” (Postace de mon père)…” ESPOIR ET PAROLE”, “LIBAN: ESCALE DU TEMPS” puis “LES MAQUIS DE LA LIBERTÉ” rebaptisé “UN JOURNALISTE AU COEUR DE LA GUERRE D’ALGÉRIE” quand nous l’avons réédité – nous, les enfants, une fois nos deux parents au Ciel ou ailleurs- en poche aux Editions de l’AUBE en 2000 et aussi “ALGÉRIE 56: LIVRE BLANC SUR LA RÉPRESSION”.

D’autant aussi que j’ai eu pour Parrain un certain François Mauriac qui, ce couillon, m’offrait à chaque anniversaire, un de des bouquins à lui avec presque toujours la même dédicace: ” A mon cher filleul, Patrice, afin qu’il range ce livre dans sa bibliothèque jusqu’à ce qu’il ait 20 ans”. Un “truc de ouf”: on n’a pas idée de faire cela à un gosse. Moi, je vous le dis tout de go, cela ne crée pas du Désir, loin s’en faut. J’ai eu 20 ans et j’ai d’abord opté pour le boycott.

Bon, à 23 ans, je reçois un mot manuscrit de Jean-Claude Guillebaud, depuis chez Seuil. Ce maître en journalisme et en édition a tellement apprécié ma “couverture” du siège de Beyrouth , toujours dans les Nouvelles Littéraires”. Y me dit comme ça: ” C’est du Meilleur Boulot” et m’invite à entrer en rapport. Et moi, comme un couillon, je choisis d’écrire un livre qui est tombé de mes propres mains au bout de 60 pages sur le conflit du Sahara Occidental Je cherchais une cause impossible à défendre et celle-là s’est révélée plutôt inextricable et ennuyeuse.

Notez que c’était avant l’invention du LAVRE par Pierre Enckell.

Après, la vie m’a fait bosser comme un bossu, créant deux agences de presse et deux ONGs, et souffrir comme un malade sous la houlette d’une femme pas trop regardante sur les limites du Mal…

Libéré d’elle depuis 5 ans, à la marge de la société et sans moyens matériels, je le dis sincèrement: j’ai été sauvé par le Beau. Dans la Nature, les choses et les gens. La musique, la peinture, la poésie….. Et je me suis mis à pondre. Goulument..;

Entre les mains, de mon cru, j’ai ( j’avais puisqu’il celui qui est là imprimé sous mes yeux: “LE POUVOIR DE L’AUBE) 5 manuscrits inachevés…

Hier soir, 15 juin, on a fait une petite fête avec des amis, au GRAIN D’OR comme de bien entendu. Et j’ai lu des extraits.. Bon, comme c’était des amis pour la plupart, je ne sais pas si l’accueil favorable valait tripette..

J’en ai juste lu/dit deux, des textes. L’un, “LE SENS DES MOTS” déjà publié sur ce réseau “social”. L’autre écrit dans le métro hier après midi. Un truc pour dire MERCI…

C’est très important de dire le mot magique à ceux qui vous ont redonné l’esquisse d’un sourire, le goût de la chose et l’envie de..vivre…

A vous, mes amis virtuels ou réels, rassemblés ici, je livre ( je ne lavre pas) ce dernier écrit. Il vient dans un instant. Et puis, à ceux que cela dit, je peux envoyer le PDF du manuscrit complet que je m’apprête à envoyer à quelque éditeur déjà au parfum..

Euh, je ne refuse pas forcément les espèces sonnantes et trébuchantes . Causons..

Patrice Adam Barrat.

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COMMENCEMENTS, RECOMMENCEMENTS ET MERCIEMENTS.

A toutes les femmes que j’ai aimées, qu’elles l’aient voulu ou non, qu’elles me l’aient rendu ou pas,

Merci à tous les poètes qui m ‘ont inspiré, connus ou à découvrir toujours, à Nazim Hikmet, à Rainer Maria Rilke, à Baudelaire, à Verlaine, à Appoliinaire, à Dylan Thomas, à Walt Whitman, Pablo Neruda, à ma propre mère Denise, dont j’ai découvert l’an dernier dans une enveloppe où il était paradoxalement marqué « À BRÛLER », le manuscrit d’un long poème d’amour singulier et universel que certains de mes amis ont parcouru et qui m’a ainsi donné le sentiment d’une lignée possible en ces quelques lignes à venir….

Merci à ceux qui m’ont tendu la main quand je n’avais plus rien.

A Shelina, SDF de la Place de la République,
A Alex et Alan , couple magnifique et généreux
A mon Oncle Sam l’Amarocain, homme admirable en tous points.
A Assaad Haidar, mon conseiller de vie depuis 1980
A Candido Gryzbowski , fondateur du FSM. S’il fût un bien prêtre conseiller conugal.
A Gus Massiah, mentor toujours présent, toujours bon et doux dans la vie, juste et dur avec les pouvoirs..
A mes parents qui m’ont transmis leurs valeurs, leur courage, leur abnégation et qui répondent présent dans l’Au Delà, même si sur Terre, leur absence pour cause de militance , a peut-être fait de moi un clown triste.
Merci à ma sœur Claire, ma seconde maman missionnée ainsi à 13 ans, par mon père emprisonné à Fresnes.. Claire si généreuse, si ouverte et si influencable aussi…
A Robillot et Hérisson, parents adoptés et adoptifs de cœur. A Pascal Auberson pour ses chansons, Bon, à l’UNIVERS qui m’a permis de ressusciter de mes cendres inachevées….

Patrice Adam Barrat

Ligne de métro 11, le 15 juin 2017, 15h45.

Juste la première page du « livre de ma mère ». Il en fait peut-être 120 et elles ne sont pas numérotées, les pages. Les numéros, vous savez, ne résonnent pas toujours très bien dans certaines vies…marquées par la mort. Esclaves ou Juifs ou Asiatiques ou..prisonniers….

TON VISAGE
A PRIS FORME DE L’UNIVERS
ET L’UNIVERS EST DANS TON
VISAGE.
TU ES MUSIQUE QUI CHANTE
À LA RACINE DE CHACUN DE MES GESTES.
DANS L’ABSENCE OU LA PRÉSENCE
TA VOIX ME CONSTRUIT CONSTRUIT COMME UNE
ARCHITECTURE.

JE T’AIME
PAR DELA L’AMOUR , IL Y A ENCORE
L’AMOUR PLUS VASTE QUE L’AMOUR..

………………….

DENISE MARIE BARRAT-SCHOENFELD (je signe à sa place)

Et cela continue ainsi tout du long (j’ai respecté sa mise en page)